ncore» un club, alors qu’il en est déjà apparu de nombreux cette dernière décennie? Alexander Friedman, le cofondateur de CollectorSphere, s’attendait à la question et trouve la parade: «Les fondateurs de certains des plus grands clubs sont déjà partie prenante de CollectorSphere. La plupart sont ancrés dans une région ou un pays. Notre démarche se distingue par une vision transversale, celle de rassembler une communauté internationale de passionnés.»

L’initiative, cofondée avec Elisa Morales Dufour et James Schaaf, combine les huit années d’expérience de la première en développement commercial et gestion de projets dans l’industrie horlogère avec l’expertise technique du second et son point de vue de collectionneur.

Elle compte quelque 150 membres fondateurs triés sur le volet réunis sur une plateforme privée (sur invitation seulement) et mise notamment sur la production de rapports d’intelligence en les sondant sur leurs choix et leur vision de l’évolution de l’industrie, mais aussi sur la production de contenus générés par cette communauté.

L’idée est de «se concentrer sur la création d’une culture communautaire chaleureuse, dynamique et vibrante, en mettant l’accent sur l’écoute de tous les sujets qui lui tiennent à cœur, en explorant les détails de ce qui est important pour les collectionneurs et comment ils perçoivent les marques, apprécient les réalisations techniques». Cela en discutant «de la manière dont l’industrie pourrait surmonter certains points sensibles pour in fine entraîner des améliorations pour l’ensemble du secteur».

C’est le cœur du projet: donner une voix aux collectionneurs, et par là même exercer une capacité d’influence. «Il n’y a pas de partie commerciale ou de vente de montres dans nos réunions, l’idée est avant tout de partager nos connaissances, avec de nombreux échanges sur un groupe en ligne et des rassemblements physiques fréquents à des moments stratégiques durant l’année.»

Le lobby des collectionneurs

Un premier rapport a été produit suite à la dernière édition de Watches and Wonders, comportant notamment un classement des modèles choisis par la communauté en 2024. Mais c’est la partie visible du travail de l’organisation: son modèle d’affaires repose d’une part sur des études spécifiques réservées, soit une intelligence plus poussée et ciblée, d’autre part sur la tenue d’événements sur mesure pour des marques partenaires. Le tout, systématiquement, à travers le filtre des membres collectionneurs. En échange de leurs contributions, ceux-ci reçoivent également un accès réservé à certaines données – et une capacité d’influence en tant que groupe consulté par les marques clientes.

C’est le cœur du projet: donner une voix aux collectionneurs, et par là même exercer une capacité d’influence.

«Nous explorons le phénomène de la collection en général, par exemple en tenant des événements croisés entre amateurs d’horlogerie et de whisky, précise Alexander Friedman. Nous faisons entrer différentes passions dans notre fonctionnement. Et nous amenons aussi nos membres directement à la rencontre des marques, en leur organisant un programme dédié, très convivial, comme cela a été le cas lors des derniers Geneva Watch Days. C’est l’occasion pour beaucoup d’entre eux de venir récupérer leur nouvelle montre en main propre.»

A l’heure d’un ralentissement de l’industrie, les marques se tournent davantage vers leur «core audience». CollectorSphere entend donner une voix forte à ses membres dans le cadre de ce dialogue renforcé. Son système de vote interne entend agir comme une nouvelle boussole à l’heure de faire des choix pour l’avenir.

«Notre mission est de fournir à nos membres la meilleure expérience horlogère possible tout en offrant aux marques un accès inégalé à ce public passionné et engagé, conclut le responsable. Nous prévoyons un programme riche pour 2025 et surtout nous partagerons un feedback direct du marché lors d’une année qui s’annonce pleine de défis. Peut-être que nos rapport inspireront quelques CEO...»