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Audrey Raffy: «J’ai eu envie de trouver ma place»

ACADÉMIE DU GPHG

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avril 2024


Audrey Raffy: «J'ai eu envie de trouver ma place»

Grandir entourée de pièces de Haute Horlogerie ou porter un nom associé à l’horlogerie contemporaine ne garantit pas d’être animée de la passion pour ces merveilles mécaniques. Il faut parfois se chercher pour retrouver ce qui était présent dès le début. Portrait d’Audrey Raffy, jeune héritière atypique, membre de l’Académie du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG).

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ille de Pascal Raffy, propriétaire de la Maison Bovet depuis 2001, Audrey Raffy est cosmopolite: née en France, élevée entre ce pays et l’Espagne, elle grandit ensuite en Suisse, puis part faire son Bachelor en Business à Miami. Poussée par un père exigeant, elle complète cette formation par un diplôme de la Law School de Northwestern University à Chicago. Elle aurait pu se diriger vers une carrière dans le monde de la propriété intellectuelle, voire dans l’intelligence artificielle. Mais le rappel aux racines s’est fait sentir.

Son premier souvenir horloger remonte à ses 8 ans, lorsque son père rentrait à la maison avec le dernier modèle au poignet et attendait la question rituelle de sa fille: «Que portes-tu aujourd’hui?» Audrey Raffy pouvait alors voir la merveille de plus près. Pourtant, l’amour de l’horlogerie n’est pas inné.

Le modèle Miss Audrey de Bovet a été inspiré à Pascal Raffy par sa fille Audrey. Sur cette référence Sweet Art, le cadran est réalisé à base de... sucre, via un procédé innovant. Ce modèle a remporté le Prix de la Montre Dame au GPHG 2020.
Le modèle Miss Audrey de Bovet a été inspiré à Pascal Raffy par sa fille Audrey. Sur cette référence Sweet Art, le cadran est réalisé à base de... sucre, via un procédé innovant. Ce modèle a remporté le Prix de la Montre Dame au GPHG 2020.

Elle se souvient: «Petite, je voulais faire du chant, de la danse. Adolescente, j’étais passionnée de karting, au point d’être quasi-professionnelle à 12 ans lorsque je vivais en Espagne. Le goût de la Haute Horlogerie est venu peu à peu. Après dix ans aux Etats-Unis, j’ai eu envie de venir trouver ma place au sein de Bovet. Mais pas juste en tant que «fille de», je voulais voir quelle valeur ajoutée je pouvais apporter.»

À sa sortie de Northwestern en 2020, elle commence donc naturellement comme vice-présidente et conseillère juridique dans la filiale de Miami de Bovet. Elle apprend vite et se met à traiter tous les aspects du business: les contrats, le recrutement, les relations avec les clients, la communication.

En 2018, Bovet remporte l'Aiguille d'Or au GPHG avec le modèle Récital 22 Grand Récital.
En 2018, Bovet remporte l’Aiguille d’Or au GPHG avec le modèle Récital 22 Grand Récital.

La dynamique jeune femme avoue cependant: «Je suis d’une nature assez timide et réservée, alors que pour mon père tout cela se fait avec une grande aisance. Pour mon premier voyage seule, au SIAR (Salon international de la Haute Horlogerie au Mexique, ndlr) fin 2020, je me posais beaucoup de questions, mais je me suis vite rendue compte que les rapports étaient très simples. En fait, je parlais à mes interlocuteurs d’art, de passion et lorsque l’on aborde des sujets aussi vivants et émotionnels la communication devient facile. C’est l’envie de transmettre et d’échanger qui prend le dessus.»

Dernier-né parmi les grandes complications de Bovet, le modèle Récital 28 Prowess 1 est le premier garde-temps au monde à résoudre le problème du changement d'heure saisonnier.
Dernier-né parmi les grandes complications de Bovet, le modèle Récital 28 Prowess 1 est le premier garde-temps au monde à résoudre le problème du changement d’heure saisonnier.

Aujourd’hui, elle représente la Maison Bovet dans les salons, traite avec les partenaires, dîne avec les collectionneurs partout dans le monde, affine la communication globale et touche de plus en plus à l’opérationnel, y compris en Suisse. Elle a trouvé sa place dans l’entreprise familiale… et dans l’industrie, puisqu’elle est désormais membre de l’Académie du GPHG. «À titre personnel, c’est un honneur immense d’intégrer l’Académie et de participer à tout ce qu’elle incarne», confie-t-elle.

Sa montre préférée? «La Miss Audrey, bien sûr, que mon père a créée en 2014. En général, je suis fan de montres grand format et de grandes complications, mais j’adore la finesse et la délicatesse de la Miss Audrey que j’aime porter en collier. Je trouve cela différent, pratique et beau.»

A propos de l’Académie du GPHG

L’Académie du  Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), créée en 2020, compte aujourd’hui plus de 840 membres, femmes et hommes expérimentés qui croient en la communauté du destin de l’horlogerie. Acteurs chevronnés et significatifs des principaux secteurs liés à la branche horlogère, les membres de l’Académie prennent part aux différentes étapes du GPHG en choisissant la présélection, puis en déterminant le palmarès en parallèle au Jury.