a marque Taos est née d’un désir de beauté. Et d’un rêve: celui de créer des montres d’atelier.
Plus prosaïquement, la marque Taos est née de la rencontre entre trois personnes: Olivier Vaucher, fondateur de l’Atelier qui porte son nom et qui est spécialisé depuis 1978 dans la création de cadrans d’art, son épouse Dominique, artiste peintre, et Olivier Gaud, horloger. «Nous nous sommes rencontrés dans un cadre privé, explique Olivier Gaud. A l’époque, je travaillais chez Cartier. Nous avons commencé à discuter d’horlogerie, de métiers d’art, de passion, puis nous avons envisagé un projet de montres d’atelier, l’un des rêves d’Olivier. En 2021, lorsque mon deuxième enfant est né, j’ai décidé de quitter Cartier et de lancer ma propre marque de montres très minimalistes: Oligo. Puis j’ai appelé Dominique et Olivier en leur proposant de lancer en parallèle des montres d’atelier.» La genèse de Taos tient en ces quelques lignes.
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- Olivier Vaucher, Olivier Gaud, Dominique Vaucher
Le nom «Taos» a plusieurs origines. «Il signifie paon en grec ancien, souligne Dominique Vaucher. Il s’agit aussi du nom d’une ville au Nouveau Mexique où se sont rassemblés de nombreux d’artistes. C’est un nom très visuel, court, prononçable dans toutes les langues.» Olivier Vaucher explique de son côté: «Au début, nous avons pensé appeler l’entreprise «Montres d’Atelier», tout simplement, mais cela n’est pas un bon nom de marque. Ce n’est pas évident de trouver un nom.»
Le concept des montres Taos est à la fois simple et complexe: toutes les pièces sont uniques, elles sont toutes dotées du même mouvement développé par le motoriste suisse Télôs Watch, gravées chez Atelier Olivier Vaucher et chaque cadran met en lumière plusieurs métiers d’art. La complexité réside ailleurs: dans la beauté du résultat et le savoir-faire qu’il a fallu développer pour parvenir à ce résultat. Chaque cadran nécessite plus de 200 heures de travail et il faut compter 100 heures de gravure par mouvement. Livrées brutes, les pièces du mouvement sont gravées à la main, anglées, satinées au sein de l’Atelier Olivier Vaucher et dévoilent de délicates rosaces et des motifs inspirés par les rouages du mouvement.
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- Le modèle Envol Rouge
Olivier Vaucher et son épouse Dominique, artiste et artisane d’art, sont une référence dans le monde de l’horlogerie: c’est à eux que font appel les plus grandes maisons pour embellir certains modèles d’une grande complexité. Email grand feu, gravure, peinture miniature, mosaïque, sertissage: leur répertoire, qui compte plus de 15 métiers, est vaste et avec leurs 40 collaborateurs, ils n’hésitent pas à inventer des techniques lorsque celles-ci viennent à manquer.
Olivier Gaud, le CEO de Taos, porte le projet grâce à des investissements familiaux. Il a fait appel à la compagnie Télôs Watch pour créer le calibre exclusif VOP318, à remontage automatique, qui offre une réserve de marche d’environ 72 heures. «Le cahier des charges était assez simple: pas de complication, un mouvement automatique deux aiguilles, mais les ponts devaient offrir un maximum de surface pour que l’on puisse les graver, explique-t-il. Le but était de mettre en avant tous les métiers d’art sur le cadran et le mouvement devait lui aussi être décoré en écho. Nous avons caché la masse oscillante sous le fond de la boîte. Un mouvement automatique est plus facile à porter régulièrement qu’un mouvement à remontage manuel.»
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- Le calibre VOP318 à remontage automatique, réalisé avec Télôs, qui équipe tous les modèles
«C’est un mouvement avec un double barillet, relève Olivier Vaucher. Cela lui confère de la puissance et offre plein de possibilités pour l’avenir. On pourrait souhaiter plus tard faire une complication, sait-on jamais?»
La boîte mesure 38 mm. «Nous l’avons pensée avec la designer afin qu’elle soit un porte-cadran, explique Olivier Gaud. Nous proposons une version avec les cornes et la lunette serties et une autre non sertie.» La montre est entièrement fabriquée en Suisse. «Les boîtiers sont usinés et terminés à Genève chez Manufacture Horlogère Genevoise (MHG) SA, le sertissage a été effectué chez Diatheke SA, les mouvements chez Télôs Watch à La Chaux-de-Fonds, les aiguilles chez Waeber HMS à Fleurier et la terminaison des boîtes a été confiée à Picube. Quant aux bracelets, ils sont fabriqués chez Peaulux à 300 mètres d’ici», explique Olivier Gaud. Tous les métiers d’art, que ce soit la gravure, l’émail grand feu, les paillons, et toutes les sous-techniques, ont été réalisés dans les Ateliers Olivier Vaucher.
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- Le modèle Kaléïdoscope
«L’idée de départ était de valoriser et mixer tous ces beaux métiers d’art que nous réalisons dans nos ateliers, explique Dominique Vaucher. Il y a six ans nous avons engagé Emma Bertrand, une designer qui sortait de la HEAD (Haute école d’art et de design de Genève) et pour les premières montres Taos, nous lui avons demandé de réfléchir au thème de la rayonnance, du feu d’artifice, de l’euphorie. Nous souhaitions créer des modèles unisexes, d’autres plus féminins et ces motifs s’y prêtent.»
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- Le modèle Broderies d’Email
Le modèle le plus étonnant de toute la série est sans doute la montre Broderies d’Email. A première vue, on dirait une broderie mais en réalité, il s’agit de fils d’émail. «On fusionne de l’émail à 800 degrés et, à peine est-il sorti du four, on tire des fils les plus fins possibles. Il faut aller très vite: les couper, les poser sur une couche d’émail pré-cuit et chauffer le tout afin que les deux matières émaillées fusionnent. Mais pas trop sinon les fils, qui sont fins comme des cheveux, fondent», explique Dominique Vaucher.
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- Le modèle Floréal
Le modèle Floréal est lui aussi une gageure. Il s’agit d’une couronne de fleurs de nacre gravée en micro-relief, peinte dans un camaïeu de rose et délicatement posée sur de l’émail paillonné et ré-émaillé orné de pétales bleus en émail cloisonné. «Une fois que le cadran fut terminé, il a fallu le repercer au laser, sans l’abîmer, afin de le sertir de diamants. En faisant cela, nous prenions le risque d’abîmer tout le cadran, mais cela valait la peine: ce genre de détail apporte une valeur incroyable à la pièce», confie Dominique Vaucher.
Les montres Envol Bleu et Envol Rouge rappellent les parures amérindiennes. Un bouquet de plumes gravées et émaillées se déploie sur le cadran avec, au centre, une fleur en paillon d’argent émaillée et encerclée de diamants.
Le modèle Euphorie est un un travail autour de l’émail et des paillons, une pièce d’apparence simple, mais très sophistiquée: une sorte de mille-feuille de paillons et d’émail qui donne de la profondeur à la pièce. Quant à la montre Kaléidoscope, elle met en lumière le métier de la mosaïque romaine miniature et le cloisonné de pierre, avec son motif arabo-andalou relevé de turquoises, de lapis lazuli et de tsavorite. Enfin, la pièce Ondes est une ode à la nacre gravée sur plusieurs niveaux qui s’inspire du décor du mouvement.
Pour découvrir la prochaine série de montres Taos, il faudra attendre 2025: après ce baptême du feu, on peut s’attendre à de nouvelles odes à la beauté.
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- Le modèle Ondes