es symboles des sports de combat, la moto rutilante, les skulls et les loups, exprimant le côté le plus rebelle d’Artya, sont bien toujours là lorsqu’on s’aventure dans le sous-sol de la marque, dans l’atelier situé à Meinier, dans la paisible campagne genevoise. A première vue, rien ne semble avoir changé par rapport à notre dernière visite il y a quelques années. C’est lorsqu’on ouvre les écrins des créations qu’on voit le parcours effectué par la marque depuis la dernière visite.
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- La famille Arpa et les équipes de la marque indépendante au GPHG.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est la différence de taille: les dimensions des nouvelles collections ne dépassent guère les 40 mm, alors que les modèles précédents étaient conçus pour orner les poignets les plus volumineux de l’Oural à la Sierra Madre. Des montres qui frappent aussi par la finesse de leur traits et la délicatesse de leurs effets de transparence, désormais une marque de fabrique d’Artya, qui a fait du saphir l’une de ses spécialités, en innovant notamment avec un matériau qui change de couleur selon la luminosité.
Ce qui frappe tout d’abord, c’est la différence de taille: les dimensions des nouvelles collections ne dépassent guère les 40 mm, alors que les modèles précédents étaient conçus pour orner les poignets les plus volumineux de l’Oural à la Sierra Madre.
La Purity, pilier du renouveau
Les noms des collections mêmes sous-tendent cette quête d’épure formelle: Purity, la ligne flagship, Aqua, Art et Gears, qui ensemble constituent la nouvelle ossature de la marque. «Je n’ai plus l’âge de briller, mais celui d’éclairer, explique Yvan Arpa, désormais entouré de ses deux fils. La nouvelle génération donne le ton. Et je me suis moi-même assagi, je suis plus zen, moins clivant peut-être!»
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- Le modèle Purity à toubillon central, équipé d’un mouvement propriétaire, nouveau visage de la marque. Il s’agit également de son premier calibre automatique manufacture.
La Purity, dessinée par Jérémie Arpa et développée par Stanislas Arpa «avec une super équipe de fournisseurs», est «la montre de cette transmission générationnelle». Le premier est designer, le second ingénieur en micromécanique. Quant à la fille d’Yvan et Dominique Arpa, elle poursuit actuellement des études de cinéma. Pour mieux assurer un jour le développement de l’image de la marque?
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- Le modèle Curvy Purity Tourbillon NanoSaphir Emerald, dessiné par Jérémie Arpa, a été présenté pour la première participation de la marque à la Dubai Watch Week.
A voir l’ingéniosité et l’élégance de la «nouvelle ligne» Artya, la transmission est déjà réussie. Un style qui porte en particulier sur l’habillage. Bien sûr, si l’on demande une Son of a Gun, modèle iconique du père conçu à balles réelles, on le trouvera encore dans les multiples tiroirs de la marque à la créativité foisonnante, ou dans l’arrière-boutique de l’enseigne au centre de Genève. Cependant, la vitrine sera réservée à la Purity de ses enfants: moins clivante dans sa symbolique, mais aussi dans sa forme.
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- Pour célébrer ses 15 ans et son entrée officielle au salon Watches & Wonders, Artya a présenté le modèle Purity Stairway To Heaven, d’un diamètre de 40 mm. Son échappement est placé en suspension dans le vide, pour offrir un spectacle aérien.
Du reste, tout n’est pas que symbolique: derrière cette nouvelle ligne se cache un profond travail de R&D. «Nous avons développé cinq calibres manufacture, en dessinant le mouvement de A à Z, et tous les modèles de la collection Purity en sont équipés, précise Yvan Arpa. Nous avons innové, par exemple en intégrant des pylônes de réglage pour l’emboîtage ou en sablant les composant en les bombardant de billes de fonte.» Les références de la collection Purity sont proposées de 25’000 à 200’000 francs.
«Je n’ai plus l’âge de briller, mais celui d’éclairer. La nouvelle génération donne le ton. Et je me suis moi-même assagi, je suis plus zen, moins clivant peut-être!»
Laboratoire en matériaux
Encore que, parler de références est délicat chez Artya, qui ne produit quasiment que des pièces uniques ou limitées. Une marque qui, paradoxalement peut-être, s’est toujours voulue démocratique dans son approche, proposant simultanément des références beaucoup plus abordables, équipées de mouvements de tiers, comme les calibres squelettisés des chronographes Gears. Et continue en parallèle de produire les montres de la marque Black Belt Watch, sur un créneau d’entrée de gamme et évoquant la pratique assidue du karaté de son créateur.
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- Ce modèle fait partie d’une série spéciale Aqua Carbon Divers de 99 pièces uniques, taillées dans un composite high-tech né de l’alliance de morceaux de carbone et d’une matrice en résine de couleur.
L’approche est la même, transversale, pour le recours au saphir, qui n’est pas réservé à la collection haut de gamme Purity, mais que l’on retrouve par exemple sur les modèles de plongée Aqua. «Je voulais faire un modèle en saphir qui soit étanche à 80 mètres», relève le créateur.
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- Le modèle Dôme Earth avec son cadran en Crysocholla.
Lapis lazuli, météorite bleuie, moissanite, corail: la marque est un laboratoire créatif vivant pour une multitude de matériaux, tant pour ses boîtiers que pour ses cadrans. «On teste des choses, cela peut marcher ou rater, mais nous repoussons toujours les limites.»
«On teste des choses, cela peut marcher ou rater, mais nous repoussons toujours les limites.»
«Le vent a tourné»
La marque, qui compte une quinzaine de collaborateurs, possédait anciennement son propre atelier d’habillage mais préfère à présent miser sur un réseau d’externes. Ses expérimentations, on les retrouve, encore, dans la collection Art sur laquelle travaille notamment l’épouse d’Yvan Arpa, Dominique Dominique Arpa-Cirpka, reconnue notamment pour ses cadrans en ailes de papillon.
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- Un modèle de la collection Art, illustrant la riche palette créative de la marque.
Une véritable affaire de famille, donc, qui a su rebondir à la fermeture de son marché historique en Russie. «Le travail sur le saphir et les matériaux innovants, à des prix défiant toute concurrence, nous a ouvert une nouvelle clientèle à travers la planète», souligne Yvan Arpa. Mais aussi de nouveaux distributeurs, comme la vénérable maison allemande Wempe, elle aussi familiale. Artya, qui comptera bientôt quelque 70 représentants dans le monde, continue en outre de fournir plusieurs cours du Moyen-Orient en «produits horlogers spéciaux».
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- Artya a récemment présenté une vaste série de chronographes dans la collection Gears, forgés dans des matériaux innovants.
Au final, ce pivotement stratégique et créatif a été rendu possible par l’arrivée de la nouvelle génération et la volonté de continuer à offrir une horlogerie hautement émotionnelle, mais différemment. C’est ainsi qu’une société se régénère, en faisant sa mue pour mieux se fondre dans un nouveau contexte. «Je pratique la méditation, j’ai trouvé une certaine harmonie personnelle, confie Yvan Arpa en guise de conclusion. La Purity incarne cette nouvelle sérénité. Le vent a tourné. Tant mieux, car j’y trouve beaucoup de plaisir, entouré des miens!»
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- Pièce unique équipée d’un mouvement répétition minutes tourbillon, développée en hommage à MHC et au regretté Pierre Favre, le modèle Chorus Répétition Minutes se distingue par son nouveau verre supérieur courbé.
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